De nos jours, de plus en plus nous avons tendance à faire les choses à distance et même râlons lorsque cela n’est pas matériellement possible ou mis en place. Et tout le monde s’y met : l’Administration, les commerçants, … Cependant, il existe des situations où l’on peut émettre des réserves quant à la supériorité de l’e-attitude. Et même se demander si elle est tout simplement souhaitable. C’est la question que l’on peut se poser en matière de thérapie par exemple. Avec l’image et le son (par exemple, Skype), qu’apporte de plus un déplacement au cabinet ? Pourquoi ne pas se parler à distance, confortablement installé sur son propre canapé ?
En réalité, il faut tenir compte de différents paramètres. Le premier est que le cabinet n’est pas un lieu neutre, c’est LE lieu de la thérapie, l’endroit où le patient exprime ses difficultés et travaille à les résoudre, totalement isolé des réalités moralisatrices, sociales ou de jugement. Dans le cabinet, le patient est physiquement à l’abri du monde extérieur. Ensuite, il est bien évident que ce que le patient et le thérapeute échangent entre eux ne passe pas seulement par les mots. Une odeur, un geste imperceptible, tout cela contribue à créer le rapport entre eux. Et cela, aucune technologie pour le moment ne le capte et encore moins le traduit aussi finement que les sens humains. Et puis l’utilisation d’outils thérapeutiques impose par moment le recours à un contact physique (main sur l’épaule par exemple, pour effectuer un ancrage en PNL).
Mais par ailleurs, il est bien évident que dans certaines situations une consultation peut tout à fait être réalisée de manière satisfaisante à distance. Prenons le cas d’un patient sujet au stress qui doit passer un examen très important. Le thérapeute peut, en l’hypnotisant par le truchement du téléphone, l’aider à (re-)trouver son calme et sa concentration avant le début de l’épreuve. Il n’est pas forcément nécessaire que le patient se déplace. Cependant, l’expérience a prouvé que l’efficacité de ce genre de pratique dépend du fait que le patient et le thérapeute se connaissent avant cette consultation à distance. Le rapport doit déjà avoir été créé.
Alors, E-thérapie, oui, mais pas sans thérapie !